Éditorial

 

Petite forme* et grande santé

J’ai le goût des longs récits, des textes amples. Pourtant la vie professionnelle, familiale et sociale est telle que, comme beaucoup, je dois souvent réserver ces lectures aux périodes de vacances, sous peine de les saucissonner déraisonnablement et d’en perdre ainsi et le rythme et le sel.

En littérature, la brièveté n’est pas une vertu. Mais elle n’est pas un vice. Le récit court peut être porteur des mêmes enjeux essentiels que Moby Dick, Ulysse, ou Don Quichotte.

J’invite les lecteurs curieux et enthousiastes, à partager mes élans (je confie déceptions et détestations à l’oubli) pour des textes brefs et puissants, courts et forts, vifs et denses. Ces textes peuvent être récemment parus, plus anciens ou même classiques.

Le temps que l’on n’a pas, n’est jamais que le temps que l’on ne se donne pas. Et si celui que nous consacrons à lire nous semble compté, c’est aussi parce que notre plaisir le contracte.

Je vous souhaite de nombreuses brèves heures en compagnie des livres…

* Par « petite forme », j’entends, de manière tout à fait arbitraire, un texte qu’un lecteur régulier peut prétendre lire en une semaine régulière.